La chronique

Auteur
Bernard MINIER
Titre
H
Maison d'édition
XO
Relecture
Oui
Service de presse
Non
#JeLisDoncJeSuis

*H... comme Hirtmann* de Bernard Minier : le grand retour… qui se fait attendre**

*Attention, cette chronique contient des éléments clés de l’intrigue. Si vous n’avez pas encore lu le roman, je vous invite à revenir plus tard. Spolié*

J’attendais ce roman avec une impatience presque fébrile. *H.*… Une simple lettre pour désigner un nom qui, pour moi, résonne avec intensité : Hirtmann. Le tueur en série emblématique de l’univers de Bernard Minier, personnage fascinant, glaçant, obsédant. Après un précédent roman qui m’avait laissée sur ma faim, ce nouvel opus représentait l’espoir d’un vrai renouveau, d’un choc littéraire, d’un frisson retrouvé.

Mais voilà… je l’ai attendu. Encore et encore. Et il n’est pas venu. Pas comme je l’espérais. Il a fallu patienter jusqu’aux toutes dernières pages pour entrevoir (presque) ce que je désirais tant : une confrontation tendue, viscérale, entre Martin Servaz et Hirtmann. Malheureusement, cette rencontre attendue de pied ferme ne s’est pas déroulée comme je l’aurais souhaité. Elle m’a laissée sur le seuil, frustrée, un peu trahie.

L’enquête, quant à elle, gravite autour de disparitions mystérieuses, anciennes comme récentes, et d’un chroniqueur télé dont la ressemblance avec une personnalité bien réelle ne semble pas anodine (même si toute ressemblance avec des personnages existant n'est que fortuite…). Mais le récit s’étire, s’épaissit de longueurs que j’ai souvent survolées. L’écriture de Bernard Minier, bien que reconnaissable, m’a ici semblé plus laborieuse. Le suspense, lui, peine à s’installer.

J’avais sans doute placé la barre trop haut, portée par mes attentes et l’espoir d’un retour en fanfare. Hirtmann était le cœur battant de cette série pour moi, et son absence – ou sa présence fantomatique – a creusé un vide difficile à ignorer.

Ce roman signe peut-être, pour l’instant, la fin de mon chemin avec Bernard Minier. Peut-être que le temps viendra raviver l’envie. Pour l’instant, je referme *H.* avec une pointe de tristesse et beaucoup de déception.

Mais n’oublions pas que toute lecture est subjective : ce qui m’a laissée sur ma faim pourra très bien en combler d’autres. C’est aussi ça, la richesse des livres.